Sébastien Fritsch, L'Expérience Cendrillon

Publié le par calypso

 

 

Fuir : Milica n’a pas d’alternative. Parce que son mari est mort, dans sa maison réduite en cendres. Parce qu’elle ne sait ni qui l’a rendue veuve ni qui pourrait lui venir en aide. Parce que dans chaque ville qu’elle traverse, d’un bout à l’autre de l’Europe, de nouvelles questions se lèvent et de nouveaux cadavres tombent.

Alors, elle continue. Sans savoir si sa course la rapproche de la délivrance ou de sa propre fin.

 

C'est un thriller de bonne facture que nous propose Sébastien Fritsch avec L'Expérience Cendrillon. Inutile de se fier au titre qui vient faussement se frotter à l'univers du conte, la couverture est d'ailleurs là pour nous le faire savoir. Oubliez les bonnes fées, les bals et autres symboles pailletés. Oubliez également la formule traditionnelle « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants » étant donné que l'élément masculin du duo dissimulé sous ce « ils » meurt dès les premières pages. C'est ce qui pousse Milica, notre héroïne, à fuir. Son mari était tout pour elle, elle vivait quasiment recluse avec lui jusqu'à ce que la maison brûle et qu'il la pousse à partir le plus loin et le plus vite possible avant de rendre son dernier souffle. Milica est sous le choc. Quelles zones d'ombre dans la vie de son époux ont pu les mener vers un tel précipice ? Qui aurait pu en vouloir à cet homme cloué sur son fauteuil roulant depuis son retour d'Afghanistan ? La fuite de Milica à travers l'Europe sera émaillée de rencontres dangereuses et d'interrogations troublantes. Jusqu'où sera-t-elle prête à aller pour connaître la vérité ?

Le principe de la course-poursuite n'est vraiment pas ce que je préfère dans les thrillers. Cela peut finir par devenir lassant. Je n'ai toutefois pas ressenti d'ennui à la lecture de ce roman car l'auteur a eu l'intelligence de nous plonger directement dans l'action, les chapitres s'enchaînent avec fluidité et le suspense est bien maintenu. C'est vivant. Cela dit, certaines questions que se pose Milica une fois que sa fuite est bien amorcée m'ont fatiguée, et pourtant je reconnais qu'elles sont nécessaires et qu'elles permettent de mettre en valeur son courage et sa détermination. Une détermination assez incroyable d'ailleurs qui m'a fait me demander comment cette jeune infirmière sans histoires pouvait véritablement prétendre échapper à des hommes tous plus dangereux les uns que les autres. C’est une des particularités de ce roman : on ne sait pas d'où vient le danger, on ignore où il se tapit et à quel moment il peut surgir. On jongle entre faux-semblants et vérités impensables. On se sait plus à qui Milica peut faire confiance. C'est troublant d'ailleurs... Plusieurs fois, je me suis dit : « Mon dieu, qu'elle est bête ! Si ça se trouve, il voulait vraiment l'aider ! » ou l'inverse... et finalement, on ne sait pas, si ce n'est à la toute fin... et encore ! J'ai apprécié cette fin et l'ellipse la précédant ne m'a pas dérangée même si elle m’a surprise. Cela dit, j'ai eu l'impression qu'il me manquait des informations pour appréhender clairement et dans leur globalité toutes les subtilités de ce thriller.

 

Je remercie chaleureusement l'auteur pour l'envoi de son roman !

 

 

L'œuvre en quelques mots...

 

 « Pour quelle raison était-elle toujours en vie ? Elle ne vivait pas dans un film ; sa peur, la mort de Grégoire, le feu de forêt, les deux hommes assassinés n’avaient rien de fictif. Malgré cela, il lui semblait de plus en plus évident qu’elle jouait, sans en connaître une seule ligne, un scénario qui stipulait précisément qu’elle ne devait pas mourir. Mais qui en était l’auteur ? Pourquoi voulait-il à tout prix le garder en vie ? Et jusqu’à quand cette contrainte de l’intrigue resterait-elle valable ? » (p.138)

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
Z
Un très bon polar et un auteur très sympathique que je suis depuis longtemps
Répondre
K
Je pense qu'il ne sera pas pour moi, celui-là. La course poursuite... ce n'est pas mon gros trip en littérature.
Répondre
C
Et je te comprends !