David Lelait-Helo, Poussière d'homme

Publié le par calypso

 

 

« Ce dimanche 3 avril, au soir, tes jours d’homme m’ont filé entre les doigts. Au presque commencement de ma vie, je t’ai perdu, toi avec qui je voulais la finir. Nous avions oublié d’être mortels, le temps nous a rattrapés… »

 

C’est un récit magnifique dans lequel l’auteur offre avec une grande délicatesse son cœur meurtri au lecteur. Il lui raconte la rencontre improbable et lumineuse, un soir de mai, dans un bar, de celui qui lui permettra de vivre sa plus belle histoire d’amour. Il lui raconte aussi les moments partagés, les évidences naissantes et la terrible annonce de la maladie, tombée comme un couperet sur ce tourbillon de bonheur. C’est un roman sur le vide et l’absence, sur la déchirure inacceptable et incurable, et sur la résilience. Et plus qu’un roman, c’est un poème, un cri d’amour adressé à celui qui ne sera plus, un témoignage absolument bouleversant où les mots ne sont pas des armes pointées sur le destin cruel mais des caresses chargées de souvenirs qui vous touchent en plein cœur. Quelle écriture ! Quelle sensibilité !

 

 

L’œuvre en quelques mots…

 

« Je fais le rêve que l’on nous redonne quelques heures, une poignée d’heures d’une toute petite nuit, ravies entre le tomber d’un jour et le lever d’un autre. Ce ne sera qu’un infime moment, juste de quoi refermer les portes de notre vie ensemble, nous serrer une dernière fois l’un contre l’autre avant que nos corps ne volent en éclats. Une minuscule escale pour rattraper ce temps échappé, arraché, et te dire l’après-toi, le sans-toi, la béance à chaque seconde de mes jours, la douloureuse colère depuis ta vie suspendue, l’amour de toi qui me cogne au-dedans sans jamais plus te parvenir. »

 

« Le train creuse la campagne de ce printemps nouveau. Qu’elle puisse autant croître, verdoyer et s’animer me porte au cœur. En moi, c’est l’hiver qui frissonne ; les arbres devraient faire profil bas et se dénuder, le soleil mettre son voile et, surtout, les hommes se taire. »

 

« Jusqu’alors je m’égarais et voilà que je te trouve sans le savoir encore. Je viens de croiser celui qui va changer ma vie et jusqu’à mon nom, bien plus tard. Toi dont je ferai mon rempart, mon amour, mon avenir. Comme ça, par hasard, une nuit de mai. »

 

« Non, les objets ne sont pas rien, ils prolongent les mains qui les tiennent. Tes mains n’existent plus et tes objets sont maintenant comme suspendus dans le vide, égarés entre le passé et le présent. Ils te survivent quand tu n’es plus nulle part. Les choses ont l’éternité pour elles quand une volée de saisons a raison de nos carcasses usées. »

 

« Je souffre parce que j’ai été follement heureux. Le pire serait de souffrir de n’avoir connu rien ni personne. »

 

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