Rachel Corenblit, Le Métier de papa

Publié le par calypso

 

 

Tous les papas ont un métier : coiffeur, plombier, informaticien, vendeur de pizzas... Mais parfois, les papas ont des métiers pas ordinaires. Celui de Magnolia, par exemple. Il travaille dans les bals. Il s'habille d'un costume brillant et chante comme Claude François. Et celui de Paolo, eh bien... il est prisonnier. C'est un drôle de métier. Avant, pourtant, le père de Paolo était le plus fort. Surtout pour les blagues.

 

Dans ce court roman, le narrateur, Paolo, doit faire face à un problème de taille : l’absence de son père. Cette absence serait incontestablement moins lourde à porter si le père de Paolo n’était pas en prison… d’autant plus que Paolo ignore complètement la cause de son emprisonnement. Comment grandir sans papa ? Comment partager des moments avec des camarades de classe qui, eux, ont des papas normaux, avec des métiers normaux ? C’est le point de départ de ce petit roman, bien plus profond que la couverture ne le laisse présager…

Jusque là, je n’avais pas vraiment eu l’occasion d’explorer l’univers de Rachel Corenblit qui fait incontestablement partie de ces auteurs auxquels on pense quand on parle de littérature de jeunesse. J’avais lu il y a quelques années Ceux qui n’aiment pas lire et n’y avais pas trouvé mon compte. Le Métier de papa est bien différent, dans le fond, pas forcément dans la forme car l’auteure s’associe une nouvelle fois avec un illustrateur pour s’adresser à son lectorat de prédilection, les enfants. La mayonnaise prend bien. Les dessins en noir et blanc sont tantôt drôles, tantôt plus sombres, et ils illustrent aussi bien la profondeur du propos que la légèreté inhérente aux histoires destinées à la jeunesse. Le narrateur, petit être à l’imagination débordante, est tout à fait convaincant, il est bousculé, il comprend, il grandit, jusqu’à la dernière phrase qu’on ne peut que lire avec le sourire aux lèvres !

 

 

L’œuvre en quelques mots…

 

« Avant la prison, mon père, il était assureur. Je trouvais que c'était un joli boulot. Quand on est assureur, on doit assurer. Être sûr. Un assureur, c'est quelqu'un qui sait ce qu'il fait. Il a du courage pour les autres. C'est rassurant, un assureur. Peut-être qu'il n'en avait pas assez, mon père, du courage. Que toute sa vie, il a fait semblant. D'assurer. Au fond, la vérité, c'est qu'il est peureux. Un lâche. Un voyou. Une racaille.

Je suis le fils d'un prisonnier. Maintenant, c'est ça son métier. Prisonnier. » (p.17)

 

« [...] je crois que je n'ai pas de sentiments. Je crois que je suis vide. La preuve, depuis que mon papa est en prison, je n'ai pas pleuré. Pas une seule larme. Rien. Même quand Foulcamp est morte. Foulcamp, c'était notre chatte. » (p.28)

 

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